Etonnement

En France, depuis 2 mois a surgi un mouvement social qui a étonné presque tous les acteurs de la vie politique et médiatique.

Aucune envie dans ce blog d’épiloguer sur ce phénomène, mais cela m’incite à m’interroger sur la place de l’artiste. Doit-il intervenir et donner son opinion comme Picasso et Guernica par exemple ?

En tant que personne participant à un environnement (sauf s’il s’agit d’un individu reclus dans sa grotte et j’estime que ceci est déjà un engagement), l’artiste est forcément impliqué. Même s’il rêve d’autres mondes ou se retranche dans des espaces imaginaires, il se positionne forcément selon les choix qu’il fait que ce soit au niveau de sa pratique ou de sa position sociale.

En effet, choisir comme outil le pinceau, le feutre ou la sérigraphie, etc… est affirmer que le geste et le savoir-faire prévalent. Agissant ainsi, je revendique une intelligence de la main qui est le prolongement d’une énergie, d’une intention et surtout d’une nécessité intérieure réclamant son expression.

Face à toutes les « installations » prédominantes dans l’art contemporain (parfois aberrantes), je sais que cette revendication m’exclut d’un nombre certain de manifestations, la peinture étant devenue « ringarde » ou dépassée selon certains décideurs, officiant pour la propagation de l’art « officiel ». Ce choix m’ordonne de rester à une certaine place. Or, qui dit choix dit engagement, 1er point.

2ème point : le choix du sujet. A mes yeux, tout sujet est valable et honorable du moment qu’il est sincère, qu’il provient d’une émotion forte. Il peut être anodin comme le dessin d’une lampe sur la table, descriptif comme le croquis lors d’un voyage, imaginaire comme les figures que je propose, grandiloquant, une réflexion sur la société, abstrait, que sais-je ? Tandis que d’autres personnes pensent que le sujet est majeur, ce qui reflète l’importance de l’idée par rapport à l’exécution. A mes yeux, l’esprit et la main sont indissociables et agissent de concert.

3ème point qui me semble révéler un engagement : quels seront les spectateurs, autrement dit à qui s’adresse-t-on ? On peut vouloir rester dans l’univers de l’art, se présenter à différentes Foires, attendre d’être accepté, aller de Salon en Salon et ainsi espérer gagner un jour sa place dans une galerie. On peut aussi s’adresser tout simplement aux amateurs qu’on réunit peu à peu autour de soi, créer un réseau de gens différents, décider d’exposer dans la bibliothèque d’une usine (comme je l’ai fait) pour rencontrer un autre public, construire une audience qui réagira (ou pas) à l’évolution de son travail. C’est périlleux et enthousiasmant à la fois, cela nécessite confiance et renouvellement permanent. En effet, le public aime être rassuré et recherche, dans le même temps, surprises incessantes.

Voici quelques points évoqués de façon succincte, tentant de relater les questionnements et l’univers d’une artiste. A bientôt pour d’autres réflexions.  

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